lundi 21 novembre 2011

Alia Magda Al Mahdi, par le Collasophe

Son nom même la prédestinait à devenir la première et vraie icône «vivante» du printemps arabe. Alia signifiant élevée, Magda la glorieuse et al Mahdi tout autant « le bien guidé » que le messie, elle ne pouvait qu’illuminer de sa beauté le tunnel noir rouge de sang d’une saison virant au cauchemar.
À lire la suite sur Collasophie et poétrie

lundi 14 novembre 2011

La grammaire, c'est du costaud…


La grammaire, c'est du costaud… mais c'est rassurant : "Tous les verbes arabes et tous leurs dérivés nominaux se rattachent à une racine de trois ou de quatre consonnes." Sam Ammar, Joseph Dichy, Les verbes arabes, Hatier, coll. Bescherelle, 2e éd. avril 2008, p. 11

dimanche 13 novembre 2011

En progrès…

On me dit que mes progrès sont réels. L'écriture est plus fluide. La lecture s'améliore lorsqu'elle est répétée, répétée, répétée… Le plaisir est toujours aussi grand. Le simple plaisir d'écouter le même texte ou de nouveaux textes.
Le repérage des formes typiques, spécifiques m'enchante. Exemple ô combien riche : l'annexion c'est-à-dire الإضافة. Car chaque langue a son génie. Voltaire le disait ainsi dans son Dictionnaire philosophique :
"On appelle génie d’une langue son aptitude à dire de la manière la plus courte et la plus harmonieuse ce que les autres langages expriment moins heureusement.
Le latin, par exemple, est plus propre au style lapidaire que les langues modernes, à cause de leurs verbes auxiliaires qui allongent une inscription et qui l’énervent.
Le grec, par son mélange mélodieux de voyelles et de consonnes, est plus favorable à la musique que l’allemand et le hollandais."

vendredi 7 octobre 2011

L'enracinement de l'arabe

Au fur et à mesure que j'avance dans l'apprentissage de la langue arabe, je me rends compte que la notion de racine est un socle puissant. Les mots du dictionnaire sont classés par racine et rares sont les dictionnaires qui ne sont pas fondés sur ce classement.
Mais le dictionnaire n'est pas le seul signe de cet enracinement de la langue arabe. Les formes des verbes par exemple sont basés sur leur racine. Qui plus est "l'identité" du verbe est souvent présentée sous la forme infinitif / inaccompli / maṣdar (اَلْمَصْدَرُ), cette dernière forme étant un dérivé de la racine.
Bref, la racine est la base. S'ajoutent les "formes augmentées" 'd'un suffixe, d'une voyelle longue). Ce qui ne devrait pas surprendre.


mardi 20 septembre 2011

De l'arabe à l'hébreu et vice-versa

Aujourd'hui, c'est la rentrée à Parler en paix, association parisienne qui enseigne lors de la même séance l'arabe et l'hébreu, ou l'hébreu et l'arabe…
الحمد للهהשבח לאל

lundi 12 septembre 2011

Mon premier thème

Le premier thème, c'est un peu comme le lâcher en aviation. Vous êtes seul et vous pilotez à vue. Bon, là on a le dico, ou mieux le lexique des mots déjà vus, ce qui permet de réviser, d'affiner, de choisir les cas (sujet, direct, indirect). Une façon de plonger dans le grand bain. On n'est plus dans la pataugeoire…
Confiant, mais avec prudence, à l'occasion d'un cours sur les particules (en gras), les mots fautifs en jaune, les mots corrigés en rouge :

1. Avez-vous étudié une langue étrangère ?

هَلْ  دَرَسْتَ لُغَةَ الأجَبِيَّةَ ؟

Une faute : adjectif non déterminé, donc : أَجْنَبِيَّةٌ

2. Où habitez-vous ? En ville ou à la campagne ?

أَيْنَ تَسْكُنُ ؟ فِي المَدِينَةِ أَوْ فِي الْرِيفِ ؟

Une faute : "ville" s'écrit مَدِينَةِ avec un i long ي

3. Quand le président a-t-il inauguré cette usine ?

مَتَى دَشَّنَ الْرَئِسُ هَذِهِ الْمَصْنَعِ ؟

Une faute : en arabe, "usine" est masculin, donc le démonstratif est masculin : هَذَا

4. Je n’ai pas trouvé la porte fermée.

مَا وَجَدْتُ الْبَابَ مُغْلَقًا

Correct.





samedi 10 septembre 2011

J'ai rencontré un nūn ن de protection

Les grammaires sont pleines de mots inattendus. Ou révélatrices d'une certaine vision de la langue. Ainsi dans la leçon 11 de mon cours (consacrée aux particules), je découvre, tout à fait incidemment, le nūn de protection. Qu'une lettre ait une fonction protectrice, n'est-ce pas touchant ? Comme si certains mots ou certaines lettres étaient plus faibles que d'autres.
Exemple avec le verbe أَخْبَرَ (ʾāḫbara). En français : "informer". "Il m’a informé" se traduit par أَخْبَرَنِي (ʾāḫbarani) où le pronom personnel ي (ya') est précédé d’un ن (nūn). C'est sympa ce nūn qui protège une lettre dite faible, le ي (ya').
C'est l'autre lettre faible, la semi-voyelle و  (waw) qui doit être jalouse.
Extrait de la Grammaire arabe à l'usage des Arabes, de Rashīd ibn ʻAbd Allāh Shartūnī, Jacques Grand'henry, 2000 - Foreign Language Study - 154 p


mercredi 7 septembre 2011

Test à la volée : 16 sur 20 !

Je découvre ce test d'arabe sur CFILC. Résultat : 24 sur 30, soit 16 sur 20. Pas mal, mais peut mieux faire ! Cliquer sur l'image ci-dessous pour consulter les dix premières questions (sur trente) de la section 1…

lundi 5 septembre 2011

Cours d'arabe à l'IMA : inscriptions ouvertes

Cours de langue arabe à l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris : les inscriptions sont ouvertes pour les sessions extensives du 19 septembre 2011 au 30 janvier 2012.
Renseignements et inscriptions : 01 40 51 38 67.

jeudi 1 septembre 2011

Maîtriser une langue…

مَنْ أَتْقَنَ لُغَتَ قَوْمٍ إِتَّقَى شَرَّهُم

Maîtriser une langue c'est se protéger des maux d'autrui 

mercredi 31 août 2011

Mauritanie, le pays au million de poètes

La poésie est un patrimoine national en Mauritanie. On la récite, on la chante, on l’écrit. En arabe ou en hassaniya, en pulaar, en soninké ou en wolof et, depuis les années 1960, en français.

Mon pays est une perle discrète
Telle des traces dans le sable
Mon pays est une perle discrète
Telle des murmures des vagues
Sous un bruissement vespéral
Mon pays est un palimpseste
Où s’usent mes yeux insomniaques
 Pour traquer la mémoire.

Tel est le chant à son pays du poète et linguiste Ousmane Moussa Diagana (disparu en 2001), dans son premier recueil, Notules de rêves pour une symphonie amoureuse (1994).

Lire la suite de l'article sur Jeuneafrique.com : Mauritanie : chronique d'une nation | Le pays au million de poètes |

samedi 27 août 2011

Pour le h : souffler, frotter ou racler !

En arabe, il y a trois h.
Si l'on suit la transcription :  

h,         et      ḫ      (hāʾ,      ḥāʾ   et    ḫāʾ).

Ce sont les lettres : حet خ  : 


Sous le clavier latin (Mac), elles sont d'ailleurs côte à côte : i, o et p :



Dans leur prononciation, les trois lettres : حet خ  sont dans une gradation.

Il faut choisir ce que la gorge va laisser passer d'air : souffler, frotter ou racler.

souffler
ه :



frotter
ح :

racler
خ :

vendredi 26 août 2011

Non, l'arabe n'est pas difficile à apprendre

«Inch’allah» (si Dieu le veut), «choukran» (merci), «al’hamdoulillah» (louange à Dieu)… Autant d’expressions connues de ceux qui tentent de baragouiner quelques mots d'arabe. De là à parler couramment la langue, le fossé est large.
Lire la suite de l'article Pourquoi l'arabe est-il si difficile à apprendre ? dans Slate Afrique et la réaction de Djeha :

Votre article est intéressant et -paradoxalement- donne envie d'apprendre l'arabe ! Il n'est pas plus difficile à apprendre que le français pour un étranger ! Par exemple la conjugaison française comporte bien plus de modes et de temps que l'arabe qui ne compte que deux aspects, l'accompli et l'inaccompli.
Et vous le savez bien : on n'apprend pas une langue en raison ou en dépit de sa prétendue difficulté ! On l'apprend parce qu'on l'aime. Et pourquoi on l'aime ? Pour la musicalité de ses ghazals, ses poésies, ou de sa… modernité…
Personnellement, j'ai commencé à apprendre l'arabe à la suite du Printemps arabe, une formidable opportunité de vivre par la langue ces événements de l'année 2011 ! J'ai ouvert un blog (francophone tendance bilingue) où je raconte mes tribulations, autrement dit, miḥnat ou مِحْنَة

L'article de Slate repose notamment sur le site comparatif 22 words destiné à des anglophones et à leur difficulté relative pour apprendre une langue étrangère : le français est classé dans la catégorie "facile" avec un apprentissage en 23-24 semaines, l'arabe au côté des langues chinoise, japonaise, coréenne avec un apprentissage de 88 semaines…

Rendez-vous dans 88 semaines…

L’Égypte écrit, le Liban imprime et l’Irak lit

"L’Égypte écrit, le Liban imprime et l’Irak lit." Vieil adage ? D'où vient-il ? Éléments de réponse avec Franck Mermier, anthropologue, chercheur eu CNRS, Institut français du Proche-Orient, Beyrouth, dans son enquête : L’édition arabe au Moyen-Orient, Les acteurs éditoriaux du livre de jeunesse, Enquête, octobre 2002 (l'intégralité de l'étude de Franck Mermier est en lecture en ligne.)

تَارِيخ الطِبَاءَةِ فِي الشَرْق العَرَبِي
Tarikh-al-tiba`a fi al-sharq al-arabi, Histoire de l'imprimerie dans l'Orient arabe [Khalil Sabat, 2nd ed. Cairo: Dar al-Ma‘arif, 1966], 378 p.

"C’est notamment à partir de 1965, mais plus encore entre 1971 et 1980, que de nombreux écrivains égyptiens choisirent ou furent contraints de publier leurs œuvres hors d’Égypte, prioritairement à Beyrouth mais aussi dans une moindre mesure à Damas et à Bagdad. Ce phénomène résultait en partie du corset de la censure mais plus largement du monopole de la vie culturelle instauré par l’État égyptien sous les régimes de Nasser et de Sadate.
Il en découla, durant cette période, un partage des rôles entre l’Égypte et le Liban que reflète assez bien cet adage né dans les années 60 : “L’Égypte écrit, le Liban édite et l’Irak lit”. Il indique la suprématie égyptienne dans le champ de la production et de la création culturelles et la prééminence du Liban dans celui de l’échange commercial.
Le rôle prépondérant de Beyrouth dans l’édition arabe, en concurrence constante avec Le Caire, a résulté du fait que le Liban est le seul pays arabe à disposer d’un régime parlementaire libéral, permettant une liberté de publication et d’expression inégalée dans la région. La déliquescence de l’État libanais, l’anarchie et l’absence de réglementation qui prévalurent durant la guerre civile (1975-1990) favorisèrent la création de nombreuses maisons d’édition et imprimeries, la frontière entre les deux étant souvent peu marquée."

Voir également cet ouvrage plus récent de Franck Mermier, Le livre et la ville. Beyrouth et l’édition arabe, Actes Sud / Sindbad, 2005, 244 p.



Aujourd'hui Franck Mermier travaille au Laboratoire d’Anthropologie Urbaine (Ivry-sur-Seine).

Voir également la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations (BULAC).

jeudi 25 août 2011

Une civilisation vieille de 9 000 ans exhumée en Arabie saoudite

 
Les vestiges d'une civilisation baptisée « al-Maqar » المَقَر ont été mis au jour près d’Abha أبها‎, dans la province du Aassir عسير‎, dans le sud-ouest du pays, a annoncé, le 24 août, le vice-président du Département des musées et antiquités, Ali Al Ghabban.

Des statues de chèvres, chiens ou faucons ont été découvertes ainsi qu’un exceptionnel buste de cheval d’un mètre environ, unique au monde par ses dimensions… Les archéologues ont également retrouvé des pointes de flèches, des outils de pierre, des instruments de tissage et des mortiers.
Il apparaît que cette civilisation embaumait ses morts et savait domestiquer les chevaux alors que l’on croyait que ce savoir-faire était apparu il y a seulement 5 000 ans en Asie centrale.

Source : La Croix, via l'AFP.

Infiltrés, fantômes et applaudisseurs

Dans un billet précédent (Le Printemps arabe mot à mot), je récapitulais les mots explosifs des révoltes arabes.


Courrier international (n° 1086, du 25 août 2011) reprend un article de L'Orient-Le Jour (17/08/11, en accès réservé, mais lisible ici) consacré à Wikidesia (en Syrie, site collaboratif "infiltré" sur le principe de Wikipédia), signé Rania Massoud, qui en présente quelques exemples révélateurs parmi cinq cents :
Chabbiha الشبية : terme dérivé du mot arabe « chabah » ( شبح fantôme, en français). Il désigne une force armée non conventionnelle dirigée par des jeunes de la famille Assad. Ses membres ne portent que du noir. (…) Avant le 15 mars, leur nombre était estimé à près de 10 000 membres. Depuis quelques mois, le terme « chabbiha » s’est infiltré dans d’autres domaines. On parle aujourd’hui de « chabbiha » médiatiques, religieux, virtuels, etc. Leur slogan préféré : « À bas la Syrie ! Vive Bachar ! ».
La quatrième division : un groupe de mercenaires oppressifs et dénués de toute personnalité. Ils suivent les ordres directs de Maher el-Assad. (…) Leurs caractéristiques : échec académique, chômage, un corps gonflé de muscles et une tête ne servant qu’à tenir droit les oreilles.

Moundass متندس: (infiltré en français). Une créature extraterrestre qui aime passer son temps dans la rue et les places publiques. Ces créatures se multiplient considérablement après la prière du vendredi. Le « moundass » s’infiltre dans les rassemblements (de l’opposition) pour tuer le plus grand nombre de manifestants, mais ne s’approche jamais des protestations organisées par le camp des « On t’aime » (une expression désignant les pro-Bachar, NDLR).

Le Conseil des applaudisseurs : il était connu dans les années quarante et cinquante sous le nom du Parlement syrien. (…) Après l’arrivée du Baas au pouvoir, le président a voulu assurer au sein du Conseil une plus grande représentativité des différentes communautés syriennes. Il consacre ainsi la majorité des sièges à la communauté sourde-muette, en signe de soutien aux personnes handicapées. -

Le complot universel contre la Syrie : le complot universel a été conçu dès l’âge de pierre, lorsque l’un des héros de l’époque décida d’écrire sur le mur de la première cave dans l’histoire de l’humanité : « Vive la Syrie ! À bas Bachar el-Assad ! ». Ce complot vise principalement à freiner le processus de développement et les réformes dans la République héréditaire syrienne. Les principaux comploteurs : Goldorak, les peshmergas, Hamza al-Khatib, ainsi que les habitants de Plutonus, une planète située à plus de 800 millions d’années-lumière de la Terre, et récemment découverte par les forces de l’ordre syriennes.

L’émirat islamique : une série télévisée produite par des hommes armés présumés. Ces hommes travaillent très étroitement avec l’administration américaine dans le but d’établir un émirat salafiste en Syrie. Ils sont également soutenus par le courant du Futur (de Saad Hariri) et (le Premier ministre turc) Recep Tayyep Erdogan.

Deraa : une ville située dans le plateau du Hauran, dans le sud de la « République héréditaire syrienne », non loin de la frontière jordanienne. Le 18 mars 2011, un vaisseau spatial venant de Plutonus et transportant 15 enfants a atterri dans la ville. Dans le cadre du complot universel contre la Syrie, ces enfants ont écrit sur les murs d’une école des formules sorcières offensives pour le citoyen syrien ordinaire.

mercredi 24 août 2011

J'ai appris l'accompli !

Ça n'a l'air de rien, mais aujourd'hui j'ai appris l'accompli.

"Le verbe, en arabe classique, se présente sous deux aspects, explique Régis Blachère dans ses Éléments de l'arabe classique : l'accompli (improprement appelé prétérit ou parfait) qui n'a qu'un mode, l'inaccompli (improprement appelé aoriste, imparfait, présent-futur) qui en a quatre."

Ce manuel a l'aspect d'un classique, écrit au cordeau, chaque mot est pesé,  expliqué, le texte est d'une densité impressionnante.
Dans son avant-propos, l'auteur (une autorité chez les orientalistes) annonce qu'il "s'est borné à une description sèche des faits généraux et des interprétations admises".

Bref, aujourd'hui j'ai appris l'accompli. Par exemple  نَزَلَ  (nazala), c'est-à-dire "descendre". En somme, je sais conjuguer "descendre" au passé. Ça n'a l'air de rien, mais c'est déjà beaucoup… "Je suis descendu, tu es descendu, il ou elle, puis l'apparition du "duel" qui n'existe pas en français, etc…
Au passage, en furetant sur le Web, le mot  نَزَلَ  me conduit à un forum musulman dont l'un des contributeurs détaille avec force exemples tout le champ sémantique connoté dans le Coran : "nazala" c'est révéler, descendre, partager… Mais là, c'est un autre sujet.

Goethe et la langue arabe

Goethe aurait appris l'arabe à 60 ans…

"Goethe était un grand lecteur de littératures européennes et, pour répondre aux exigences de son génie universel, il fournit un effort considérable à étudier la littérature arabo-persane. Il se mit même à apprendre l’arabe. Son Divan est sans conteste le fruit d’une véritable symbiose. Il ouvre la voie devant Hugo, mais aussi, comme on le verra plus loin, devant Aragon."
Culture arabe, culture française, La parenté reniée, Abdelaziz Kacem, L’Harmattan, Paris, 2002, p. 118

mardi 23 août 2011

Pour suivre un cours particulier…

Pour suivre un cours particulier de langue arabe, prévoir un budget (un prof. titulaire du CAPES peut prétendre à 25 € de l'heure) et :
  • un cahier grand format avec feuilles perforées ;
  • un classeur pour accueillir les feuilles écrites ;
  • un stylo-plume (c'est bien pour les pleins et les déliés);
  • un crayon graphite avec gomme (pour la dictée) ;
  • un livre de cours (conseillé par le prof.) ;
  • un dictionnaire français-arabe, arabe-français (As-Sabil de Daniel Reig chez Larousse est bien) ;
  • un dictaphone (pour enregistrer le prof, ce qui fait du bien à l'oreille).

lundi 22 août 2011

L'écriture arabe s'affiche



La calligraphie arabe a ses lettres de noblesse, dont l'un des représentants contemporains les plus connus en France est Hassan Massoudy, dont on peut consulter le blog

حمامة بلغي عني سلاما

: soit   

Colombe, transmets mon salut de paix, attribué à Al-Rouqui, VIIIe siècle





L'écriture arabe comme les graffitis donnent des ailes à la création (ci-contre le blog Boksmati Graphix).

On savait que les murs attiraient l'écriture latine, taguée, graffitée, en témoigne cette photo de JCBiker


L'esthétique des graffitis s'expose au musée, notamment en 2009 à la Fondation Cartier :


Son actualité s'affiche place Tahrir au Caire (image Reuters, Amr Abdallah Dalsh, 20-21 juillet, blog Hélène Sallon):



L'écriture arabe se prête au tag, selon cet extrait du livre Arabic Graffiti :




même dans une signalétique quotidienne, extraite du livre Arabesque: Graphic Design from the Arab World and Persia :

dont un deuxième tome sort en septembre 2011, placé dans la mouvance d'une quête d'une nouvelle identité visuelle, expliquent les auteurs-éditeurs Ben Wittner et Sascha Thoma :

Les auteurs ont même développé une police de caractères hybrides arabes/latins (des lettres latines au look arabe), qu'ils ont baptisé Talib Type , dont l'une des déclinaisons est inspirée du style koufi :


Et si le liant de l'écriture arabe la prédisposait à s'afficher ?

À lire : Le maître ignorant


Vocaliser ou ne pas vocaliser ?

Bon exercice d'écriture : la recopie manuscrite d'un texte vocalisé. Je les prends dans le petit livre de Hamdane Hadjadji, Des Contes en langue arabe pour tous, Anthologie bilingue publiée par Albouraq.

Exemple, le conte n°2

L'ermite et son visiteur : الرهب و زائره

vocalisé :  الرَّاهِبُ وَ زَائِرُهُ

soit : Ar-rāhibu w zā ʾiruhu

ce qui pour un débutant est quand même beaucoup plus commode à prononcer. « Cela fait quarante ans que je me bats pour que les textes soient vocalisés, explique Hamdane Hadjadji, cela permettrait une plus grande diffusion de l’arabe par la presse notamment. » 

Les voyelles feraient-elles perdre du temps (et de l'argent) ? Pour écrire à la main la phrase

إِكْتَرَى الأُسْتَاذُ المِصْرِيُّ شُقَةً  (le professeur égyptien loue un appartement), j'écris les consonnes par groupe de lettres liées puis les voyelles, un peu comme si j'écrivais le mot deux fois…

Pour l'anecdote : en tapant dans Google, الرهب و زائره j'obtiens 38 200 résultats… en tapant l'expression vocalisée  الرَّاهِبُ وَ زَائِرُهُ le score passe à … 289 000 !

samedi 20 août 2011

J'apprends l'hébreu, j'apprends l'arabe

L'écriture de l'arabe et de l'hébreu utilisent deux abjads ou alphabets consonantiques. Malgré cette similitude des deux langues sémitiques, notons une belle différence : l'alphabet arabe est cursif, manuscrit ou imprimé, c'est-à-dire que les lettres sont liées sauf exceptions. "Cette écriture cursive donne son charme à l'arabe", note le site de l'école Les Hiboux. En revanche, l'alphabet hébreu est carré, ses lettres ne sont pas liées sauf exceptions, en manuscrit ou en version imprimée.
En hébreu comme en arabe, les temps n'ont pas la même valeur qu'en français, structuré en de nombreux modes… Ainsi, pour le subjonctif et le conditionnel…

A Tel-Aviv, "les voitures s'arrêtent constamment sur les passages cloutés, au mépris des piétons. Moi je pense que c'est la langue qui change les données.
En hébreu, il n'y a ni conditionnel ni subjonctif qui poussent à la politesse et à la retenue.
On ne voudrait pas, on peut."

Extrait du roman de Denis Lachaud, publié en août 2011 par Actes Sud : J'apprends l'hébreu.
À Paris, une association enseigne les deux langues à la fois, à raison de trois heures de cours hebdomadaires, Parler en paix.

L'excellent forum sur le Web, Babel, entretien un groupe de discussion, très riche, dont le titre est Forum arabe, berbère, hébreu.

vendredi 19 août 2011

Il faut savoir payer l’impôt de son savoir

زَكَاةُ العِلْمِ نَشْرُهُ


soit :
zakātu l ‘ilmi nachruhu

c’est-à-dire :
Il faut savoir payer l’impôt de son savoir

attribué à Ibn-Qutayba إِبن قُطَيْبَة

ce qui s'interprète par : le savant, l'érudit, celui qui a eu la chance de faire ses humanités, doit en faire bénéficier son prochain.


Une maxime éclairée par la biographie de son auteur, polygraphe sunnite du IXe siècle, né en 828 en Irak à Kūfa   الكوفة, mort en 889 à Baghdād  بغداد.
Ayant reçu une bonne formation dans les diverses sciences musulmanes, Ibn-Qutayba est qāḍī de Dīnawār, passe peut-être par le tribunal de la répression des abus (maẓālim) à Baṣra, puis se fixe à Baghdād, où il se consacre à l'enseignement jusqu'à sa mort.
Ce lettré est d'abord un écrivain d'adab أَدَب, terme qu'on pourrait risquer de traduire par « humanités musulmanes » (c'est un ensemble de connaissances intellectuelles, religieuses, morales et pratiques que doit posséder un croyant bien formé).
Ibn-Qutayba écrit le Kitāb adab al-kātib  كِتَاب أَدَب الكَاتِ, sur la formation philologique du bon secrétaire, ainsi qu'un autre livre sur la poésie et les poètes, sur les sources des récits traditionnels. Il est aussi théologien, mais un théologien qui reste toujours un adīb, pratiquant l'adab [Adib est un prénom de langue arabe composé sur le mot adab qui signifie. sage, cultivé, lettré]. Il compose des ouvrages sur les divergences dans le ḥadīth et sur le Coran : commentaires des passages difficiles, études rhétoriques, etc.
[source : Encyclopédia Universalis]

Note 1 : L’adab couvre à la fois la manière de vivre, de se vêtir, de manger et, de façon générale, de se comporter. Par extension, il est devenu synonyme de « politesse », « courtoisie » et de « bonne éducation » mais aussi de « raffinement » ou encore de « culture » voire de « belles lettres » (suite à l’abondante littérature dont l’adab a fait l’objet).
[source : Wikipédia]

Note 2 : L'esprit intellectuel qui soufflait de ce côté-ci du monde, à cette époque, est décrit par Charles Pellat (1914-1992), dans l'article d'Arabica en ligne "La prose arabe à Bagdad" : "Le premier devoir des écrivains qui sont attentifs aux besoins de la communauté dans laquelle ils vivent et soucieux de former son esprit et son goût, est d'effectuer un choix et de présenter a leurs contemporains, désireux de se cultiver sans se perdre dans les détails inutiles ou secondaires, une synthèse suffisamment riche et intelligente pour ne pas limiter l'horizon, tout en offrant 1'essentiel. Si la culture est ce qui reste quand on a tout oublié, à Bagdad elle est ce qui reste quand on a éliminé volontairement 1'accessoire." 
Charles Pellat est amené a nuancé fortement l'apport du lettré de Koufa : "Ibn Qutayba est loin de posséder 1'ouverture d'esprit et le style de son prédécesseur ; c'est pourtant lui qui fixe les limites de la culture générale, en en restreignant le champ, tout en cherchant, semble-t-il, à développer sa composante religieuse."
(sur Charles Pellat, grand arabisant et islamologue reconnu, lire l'allocution prononcée après son décès par l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres.)

Note 2 : Les Arabes ont attendu la fin du xixe siècle pour attribuer au mot adab le sens de littérature et signifier ainsi que leur production allait souscrire à des normes devenues peu ou prou universelles [source : article Monde arabe / Littérature, Encyclopédia Universalis]

Note 3 : Koufa ou Kûfa (الكوفة [al-kūfa])  La ville devint au milieu du VIIIe siècle, la capitale de Abbassides en attendant la construction de Bagdad. Actuellement, Koufa reste un centre important d'étude, c'est là que s'est développée la calligraphie arabe et le premier style d'écriture arabe, issu du syriaque ancien : le style coufique, un siècle avant la fondation de la ville de Koufa.

Folio de Coran en style kufi, encre, couleur et or, XIe siècle, Iran (source Wikipédia)

Ibn-Qotaiba nous amène à un excellent blog d'arabe bilingue, avec de nombreux textes vocalisés.

jeudi 18 août 2011

Il n’y a point de roses sans épines

لا بُدَّ مَعَ العَسَل مِن إِبَر النَحْل

(la budda maʿa l ʿasal min ʿibar l naḥl)

mot à mot :
il n’y a point de miel sans aiguillon d’abeille

soit :
il n’y a point de roses sans épines.

Extrait du dictionnaire arabe-français As-Sabil, de Daniel Reig (Larousse) et du site hébergé par geocities (hébergeur fermé en 2009), qui donne de très nombreux proverbes en version bilingue. Ce site (ancien ?) est signé Ass'ad Al-Omar, professeur de français dans la ville syrienne de Ma`arrat an-Nu`man, النُّعْمَان مَعَرَّة Est-il le journaliste Omar Al-As’ad, enlevé puis relâché récemment, comme l'indique Reporters sans frontières ?


mardi 16 août 2011

Question à Djeha

Question de Lamia M. :
 ألم يكن جحا يتقن اللغة العربية ؟
(Djeha ne maîtrise pas l’arabe ?)

Réponse de Djeha :
!!! لا الآنَ
(pas encore !)

lundi 15 août 2011

b.a.-ba ou abjad ?, jouissance de l'arabe

L'alphabet arabe comporte 28 lettres. Plus quelques signes graphiques, comme la hamza (همزة = piqûre, en français), et seulement trois voyelles : a, i, ou. Ces signes accompagnent les 28 lettres.
La prédominance de ces consonnes fait que l'alphabet est appelé consonantique, ou abjad (أﺑﺠﺪ), terme issu des premières lettres de l'alphabet arabe historique soit ʾalif, bāʾ, ǧīm et dāl (أﺑﺠﺪ).
Les signes diacritiques sont facultatifs, ce qui rend la lecture d'un texte arabe difficile pour les débutants. Avec les diacritiques, ou voyelles, on dit que le texte est vocalisé.

Vocaliser un texte est donc un bon exercice. Il est d'ailleurs signe de maîtrise : l'agrégation d'arabe le propose à ses candidats, qui doivent appliquer les règles de vocalisation arabe ou i‘rāb إعراب.


Arthur Rimbaud (1854-1891), avait composé Voyelles, son sonnet en alexandrins (1870 ; 1871), avant son voyage à Aden… Que pensait-il de la musicalité de l'arabe ?

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silence traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! -

Le jeu des associations de lettres, chez Rimbaud, comme dans le mot le plus long du jeu télévisé Les chiffres et les lettres est fascinant jusque dans les études des linguistes, comme exposé dans le cours d'André Thibault qui compare les langues selon leur rapport consonnes/voyelles. Selon ce professeur, titulaire de la chaire « Francophonie et variété des français », à l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV) :

"Une première approche simplement articulatoire permet d’identifier divers types de langues
en fonction de leur inventaire de sons.
D’un strict point de vue quantitatif d’abord, on constate de grandes disparités d’une langue à l’autre dans le nombre de voyelles et de consonnes ; deux phonèmes vocaliques seulement pour l’oubykh (une langue du Caucase aujourd’hui éteinte, son dernier locuteur étant décédé en 1992), trois phonèmes vocaliques pour le quichua [langue d‘Équateur proche du quechua], l’arabe et l’inuktitut (langue officielle du Nunavut, au Canada), environ une quinzaine en français, une trentaine en khmer ; huit consonnes pour le tahitien, environ une vingtaine en français, mais 78 en oubykh (un petit nombre de voyelles semble impliquer un fort nombre de consonnes)."

dimanche 14 août 2011

Pour débutants, ressources en ligne

Un site à découvrir pour ses nombreuses ressources en ligne pour débutants : Apprendre l'arabe.

Association française des arabisants

Lien utile pour l'enseignement de l'arabe : Association française des arabisants (AFDA) الجمعيه الفرنسيه المستعربين blog qui propose le Courrier des arabisants et plusieurs ressources documentaires.

samedi 13 août 2011

Le Printemps arabe, mot à mot

En Tunisie, "la révolution de jasmin" n'a fait florès qu'un temps, les intéressés eux-mêmes lui préférant "révolution tunisienne" ou "révolution Facebook" (Le Monde, 17/01/11). Un bouillonnement qui s'est illustré par d'autres mots, comme "Dégage !", "Braquage" ou… "Je vous ai compris", comme racontés par Le NouvelObs.com

Au cœur de la place Tahrir (‏ميدان التحرير = mydān āt-taḥryr), en français : « place de la Libération », l'un des cœur du Caire, s'agissait-il de révolte ou de révolution, soit thawra (الثَوْرَة) ?

Toujours est-il que le parler quotidien s'en est emparé avec ce  "sabah el-thawra" (صَبَاحُ الثَوْرَة) : c’est ainsi que l’on se dit bonjour maintenant en Egypte, littéralement « Matin de révolution ». L’expression a remplacé l’habituel sabah el-kheir ( صَبَاحُ الخَيْرْ bon matin), ou sabah el-ward (matin de fleur)", nous raconte snony sur son blog, depuis la capitale égyptienne.

A Sanaa (Yémen), la place centrale a été rebaptisée place "Taghyir" ou la place du "Changement" (تَغِيِيِر).
Et les chercheurs se posent la question : Thaourah : révolte ou révolution dans le monde arabe ?, titre d'une journée d’étude le 23 novembre 2011, organisée par France Guérin Pace (INED) et Jean-Yves Moisseron (IRD) dans le cadre du Colloque International du GIS CIST « Fonder les sciences du territoire ».

Enfin, par ces temps de vacances et d'usage de routes saturées, rappelons qu'un autre mot s'est inscrit dans le pays mental de l'Arabie Saoudite, le mot conduire ( سَاقَ), où des femmes militent pour ce droit élémentaire (chronique À la rencontre de battantes, de Lysiane J. Baudu, TV5 monde).

Un engagement relativisé par l'écrivain marocain Fouad Laroui, pour qui, ccomme il l'écrit dans Libération, "Le printemps arabe, ça n’existe pas, c’est juste un tic de langage. La situation en Libye, avec cet Ubu tragique qui faisait poser des bombes dans les avions, n’a rien à voir avec celle qui prévaut au Maroc. Bahreïn et son mélange explosif sunnites-chiites ne peut pas être comparé à ton pays. Le Yémen tribal a cent ans de retard sur tout le monde. Les Saoudiennes en sont à demander timidement qu’on leur permette de polluer la planète au volant d’un 4x4, comme leurs hommes. La Syrie… Il suffit de voir les images à la télé. Tu reconnais quelque chose de ton pays dans ce qui se passe à Homs ou à Homa ? Il y a des révoltes arabes, chacune marquée par les conditions locales. Alors connais-toi toi-même. (Oui, encore une vieille lune… qui brille encore.)"
En somme, tel est le prix de la liberté, c'est-à-dire en arabe : ḥourīa (حُرِيّة).

Arabe coca-cola

Comme vu, lors de notre première leçon, le mot cinéma se dit en arabe سِينِماَءِ (sīnimā’i), soit ce qu'on appelle un "emprunt". Exemple d'emprunt inverse, du français à l'arabe : café qui vient de قَهْوَة qahwaʰ, transmis au turc sous la forme qahve et passé en français par l’italien, retrace Wikipédia.

Cette proximité (pour cinéma) est ironiquement nommée "arabe coca-cola" par des enseignants d'arabe, spécialistes de la didactique de leur discipline, Mahfoud Boudaakkar, Sylvie Dechanciaux, Aïcha Marmouset et Ahmed Zaari-Lambarki, auteurs de l'article "L'arabe, une langue qui vit" et publié en novembre 2002 dans le n°19 de la revue Midad (مِدَاد = encre).
Sous le sous-titre "Arabe et modernité : une langue d’une étonnante vitalité", les auteurs expliquent :

"Dans le tourbillon de la modernité où la production de néologismes doit coller au plus près aux inventions technologiques, l’arabe – n’en déplaise à certains ! – fait preuve d’une étonnante vitalité.
On entend encore dire que l’enseignement des sciences ne peut se faire en arabe. Mais la réalité n’est pas linguistique, elle est scientifique : les investissements scientifiques lourds ne sont
pas à l’ordre du jour dans le monde arabe [sic]. En revanche, le « software » s’y porte bien et il n’y a rien d’étonnant à ce que l’on puisse dire en arabe « cliquer, zapper, surfer, chatter… ». Le monde
arabe est contraint à un véritable ijtihâd linguistique [اِجْتِهاد, effort de réflexion].
L’absence d’une académie arabe unifiée fait que la langue évolue en ordre dispersé. Schématiquement, on peut distinguer, dans ce processus qui s’appuie sur les médias, un courant oriental qui s’inspire essentiellement de l’anglais et un courant maghrébin, qui s’inspire surtout du français. Ces deux
courants sont partagés entre différentes « écoles ».

« L’arabe coca-cola »
C’est la solution de facilité, qui consiste à prendre le terme anglais ou français tel quel, en se contentant de le transcrire. [les auteurs citent les emprunts suivants, notamment : scénario, décor, maquillage, protocole, technologie] :
تكنولوخيا، تكنولوجي، بروتوكول، ماكياج، ديكور، سيناري
Mais déchiffrer des mots étrangers transcrits en arabe est souvent une aventure. On n’est pas toujours certain de retrouver
la version originale, et la transparence n’est pas garantie ! (…)

La dérivation « High tech »
Une deuxième école, plus « puriste », cherche dans les racines arabes le terme le plus approprié, le plie aux structures propres de la langue, pour en sortir un mot nouveau, « authentiquement » arabe. (…)
Une troisième tendance, à la fois exigeante et astucieuse (et qui semble faire école !) recherche des racines arabes, mais privilégie celles qui ont une consonance proche du terme français
ou anglo-saxon que l’on veut traduire. (…)
Enfin, une quatrième école ne rechigne pas à emprunter des termes occidentaux à condition de les arabiser réellement. On lui doit quelques mots à succès qui font aujourd’hui l’unanimité dans le monde
arabe : تلفزة (télévision), تلفاز (poste de télévision, qui rime avec جهاز) ou رسكلة (recyclage)."

Liens documentaires : 
  • la revue Midad, dont tous les numéros sont en ligne sur le site du CRDP de l'académie de Paris (jusqu'en 2008) ;
  • la rubrique Quoi de neuf en arabe ? du CRDP d'Alsace ;
  • le site Langue et culture arabes, du ministère de l'éducation nationale.

jeudi 11 août 2011

L'usage fait loi

Pour cette première séance, premier cours particulier, les choses ne traînent pas. Après le maître, Djeha prononce quelques phrases courtes. J'apprends que certains termes n'ont pas plu à l'usage ("la maison des ombres" pour traduire "cinéma"), du coup les mots étrangers sont empruntés. Par exemple : السينما "cinéma". Preuve de souplesse ? Ou de facilité ? "L'usage fait loi" dit le le maître. Inversement, on compte environ 500 mots adoptés par le français issus de l’arabe, selon la linguiste Henriette Walter, sur le site Canal Académie. Dans son Dictionnaire des mots française d'origine arabe, Salah Guemriche donne l'origine de plus de 400 d'entre eux. Il est d'ailleurs beaucoup plus facile de trouver un livre sur les mots français d'origine arabe que de dénicher un ouvrage sur les mots arabes d'origine française... Si vous avez une référence, cela m'intéresse.
Faire une dictée. Toutes les lettres et syllabes se prononcent. Facile ? Question d'oreille : il y a plusieurs t, plusieurs s, plusieurs z. Les musiciens devraient être bons en arabe.
Après la dictée, lire son texte. La lecture met en relief les liaisons comme la difficulté de bien faire "couler" la phrase. Ne pas confondre avec la loi du moindre effort : pour bien maîtriser, il faut travailler.
S'attarder sur le verbe. Les grammairiens arabes ont scindé la question en deux : verbes à l'accompli et verbes à l'inaccompli. Du coup l'arabe paraît très facile comparé aux dizaines de modes et temps des verbes en français.
Mais la question de la forme du verbe est centrale. Trois lettres, trois "radicales" de forme FaAaLa فعل autour desquelles gravitent comme étoiles les voyelles brèves a, ou, i...
Premier diagnostic personnel : bonne connaissance des lettres, mais l'enchaînement, ce que l'excellent Hamdane Hadjadji nomme la "musicalité" de la langue, c'est pas encore ça, cette manière de lier les finales à la consonne solaire du mot suivant...

Pour la prochaine leçon, quelques consignes : pas plus de 30 minutes quotidiennes, écrire, lire, conjuguer. Bref, le b.a.-ba. Tiens comment dit-on b.a-ba en arabe ?

mercredi 10 août 2011

Quelle formule de cours ?

1. Aller dans un pays arabe. Parmi le écoles que l'on me recommande, à Tunis : Bourguiba school
معهــــــــد بــــــــورقيبة للّغــــــــــــــات الحيّـــــــــــــــــــــــة au Caire : l'International Language Institute (ILI)  دورات الّغات العربية à Beyrouth le CREA ou Centre de recherches et d'études arabes مركز الأحباث و الدر اسات العربيّة.
Décision qui dépend aussi des tarifs aériens. Ils n'ont rien d'avantageux l'été. Pour Le Caire, je ne trouve pas moins de 800 euros sur Swiss Air via Zurich.
Il y a d'autres propositions par les grosses enseignes commerciales de séjour linguistique, tels ESL ou Sprachcaffe. Parmi les destinations, le Maroc, les Émirats ou Le Caire. Mais ESL sur Le Caire nous redirige vers l'ILI. Budget élevé, cours particuliers possibles. ESL demande un délai d'un mois pour valider l'enseignant cairote. Sprachcaffe dit oui immédiatement malgré un délai de moins d'une semaine. Pour deux semaines de cours à Rabat, demande 800 euros, sans compter l'hébergement et le transport aérien.
2. Rester à Paris, ce qui réduit à zéro le budget avion et hébergement. Une solution radicale. Mais difficile de trouver un cours collectif au mois d'août, à l'INALCO, à l'IMA ou en association, telle l'AFAC.
3. Aller à Lyon, mais trop tard ! C'était en juillet que des cours d'été en langues dites rares en formation intensive (dont l'arabe, l'hébreu, le persan) étaient proposés par l’Institut des Langues de l’Orient Ancien et Moderne (précédemment Institut des langues anciennes) de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon.
4. Rester à Paris et choisir les cours particuliers auprès d'un prof. Finalement, la rencontre est concluante. On se met d'accord sur 1h30 par semaine. Je sens que cela va porter ses fruits.
On commence demain.



Pourquoi l'arabe ?


Pourquoi l'arabe ? Parce que c'est le Printemps ! الشعب يريد إسقاط النظام Soit : "Ash-shaʻb yurīd isqāṭ an-niẓām". En français : "Le peuple veut faire tomber le régime"
Dit plus simplement encore, c'est, selon le Festival du mot, le mot de l'année 2011… Dégage !